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Nouveautés du Décret Royal sur les UAS en Espagne

Dans cet article, nous allons aborder les principaux points du nouveau Décret Royal 517/2024, daté du 4 juin, qui établit un cadre réglementaire pour l’utilisation civile des systèmes d’aéronefs sans pilote (UAS), en s’alignant sur la réglementation européenne, et abroge le Décret Royal 1036/2017 et le chapitre XI du Décret Royal 1180/2018.

L’article est divisé en les principaux aspects abordés par le Décret Royal sur les UAS, qui entrera en vigueur le 25 juin 2024. Dans les semaines à venir, l’AESA publiera de nouveaux documents d’orientation pour aider toutes les parties concernées à s’adapter à cette nouvelle réglementation.

Aspects Généraux

Le Décret Royal a été élaboré pour compléter la réglementation européenne du règlement d’exécution (UE) 2019/947, qui régit le règles et procédures applicables aux UAS, et le règlement délégué (UE) 2019/945, concernant les systèmes d’aéronefs sans pilote. En d’autres termes, le nouveau Décret Royal 517/2024 établit le régime juridique que l’EASA a laissé à la discrétion de chaque État Membre, comme la définition des zones géographiques, où chaque pays établit ses zones et ses procédures de coordination, d’autorisation, etc.


1. Champ d’application:

Le nouveau Décret Royal s’applique à l’ensemble du territoire national et de l’espace aérien relevant de la souveraineté espagnole et s’applique à :

    • Tous les aéronefs civils sans pilote et tous les personnels et organisations impliqués dans leurs activités.
    • Fournisseurs de services de trafic aérien (ATS) et gestionnaires d’aérodromes et d’héliports.
    • Fournisseurs de services d’information aéronautique, ainsi que les fournisseurs de services U-Space et le fournisseur unique de services d’information communs.

Ce nouveau règlement ne s’applique pas dans les cas suivants:

    • Si les aéronefs sont utilisés dans des espaces intérieurs entièrement clos ou lorsque la probabilité que l’UAS s’échappe est très faible.
    • Les UAS militaires ou ceux utilisés dans le cadre d’activités ou de services militaires, ainsi que le personnel et les organisations impliqués dans ces activités.

2. Définition du « scénario standard national » ou « STS-ES »:

Nous tenons à souligner cette définition, car dans ce nouvel Décret Royal, le « Scénario Standard National » ou « STS-ES » est défini comme le scénario standard établi par l’Agence nationale de la sécurité aérienne (AESA) pour les opérations UAS dans la catégorie « spécifique » dans les activités ou services non EASA.

Cela peut prêter à confusion avec les scénarios STS-ES-01 et STS-ES-02 publiés par l’AESA, pendant la période transitoire permettant les vols en milieu urbain en VLOS et les opérations dans les zones peu peuplées en BVLOS, sans qu’il soit nécessaire d’utiliser des aéronefs sans pilote marqués par les étiquettes de classe C5 ou C6, respectivement ; ces scénarios peuvent être présentés jusqu’au 30 août 2024 et seront applicables jusqu’au 31 décembre 2025.

3. Age minimum:

L’âge minimum pour agir en tant qu’opérateur d’UAS est fixé à 16 ans. Cependant, pour servir de pilote, cet âge peut être réduit si les conditions suivantes sont remplies :

    • Dans la catégorie ouverte A1 avec des aéronefs C0 ou des UAS dont le poids au décollage est inférieur à 250 grammes, l’âge minimum est de 12 ans.
    • Dans la catégorie ouverte A1 avec des avions C1 et dans les catégories A2 et A3, l’âge minimum est de 14 ans.

4. Obligations minimales d’assurance:


Si votre aéronef a une masse maximale au décollage (MTOM) égale ou supérieure à 20 kg, l’assurance est obligatoire. Pour les aéronefs d’une masse inférieure à 20 kg, une série d’exemptions a été établie, rendant assurance responsabilité civile obligatoire dans les cas suivants:

    1. Dans la catégorie ouverte, dans la sous-catégorie A2.
    2. Dans la catégorie spécifique, à la fois pour les vols du scénario standard (STS) et dans le cadre du régime d’autorisation.
    3. Dans la catégorie certifiée.
      L’assurance doit être en vigueur au moment de l’opération, elle peut donc être souscrite de manière continue (annuellement, par exemple) ou pour l’opération spécifique.



5. Associations ou Clubs d’Aéromodélisme:

Les exigences minimales, la documentation et les responsabilités que ces associations ou clubs doivent respecter ont été établies. Pour plus d’informations, voir la section 2, articles 9, 10 et 11 de Decrét Royal.

Activités ou services non liés à l'EASA

Les activités ou services non EASA sont définis comme ceux exclus du champ d’application du règlement (UE) 2018/1139 du Parlement européen et du Conseil, article 2.3, lettre a), y compris les activités ou services militaires, de douane, de police, de recherche et de sauvetage, de lutte contre les incendies, de contrôle des frontières, de surveillance côtière, ou des activités similaires menées dans l’intérêt public par un organisme investi de l’autorité publique ou en son nom.


Pour ces types d’activités, il convient de distinguer celles réalisées directement par un organisme investi de l’autorité publique ou par un opérateur en son nom. Dans le premier cas, le Règlement de Base, le Règlement Délégué et le règlement d’application s’appliqueront, mais avec les exceptions définies dans le nouvel Arrêté Royal. En cas de catastrophe ou d’urgence, lorsque la collaboration des opérateurs est requise, ceux-ci peuvent intervenir dans les mêmes conditions que l’autorité publique responsable de l’activité ou du service non soumis à l’EASA.

Les principaux points à prendre en considération sont les suivants:

1. Obligations d’enregistrement pour les opérateurs UAS d’activités ou de services non EASA:

Tous les opérateurs UAS d’activités ou de services non EASA doivent s’enregistrer auprès de l’Agence Nationale de la Sécurité Aérienne (AESA) dans les mêmes conditions que celles prévues par le règlement d’application, c’est-à-dire si des aéronefs non jouets sont utilisés, pesant plus de 250 grammes, ou si l’UAS est équipé d’une caméra, quel que soit son poids.

Les Forces de Sécurité régies par la Loi Organique 2/1986, le Centre National de Renseignements, la Direction de la Surveillance Douanière et la Direction Générale du Trafic sont exemptés, bien qu’ils puissent s’inscrire volontairement.

2. Exemption de l’obligation d’identification à distance:

Pour des raisons de sécurité publique, dans le cadre d’opérations liées à la criminalité organisée, au terrorisme, etc, les forces de sécurité de l’État, les forces de police dépendant des Communautés autonomes, le Centre national de renseignements et la Direction de la surveillance douanière peuvent fonctionner sans se conformer aux exigences du système d’identification à distance.

3. Age minimum:

Dans ce cas, l’âge minimum pour les opérateurs et les pilotes d’UAS est fixé à 16 ans.

4. Opérations dans la catégorie spécifique:

Lorsqu’il est réalisé dans le cadre d’un scénario standard défini dans le règlement d’application ou d’un scénario standard national adopté par l’AESA, il n’est pas nécessaire de soumettre une déclaration opérationnelle. Toutefois, l’autorité publique sera responsable de la conduite de l’opération conformément au scénario standard correspondant.

Dans le cas de opérations de catégories spécifiques non couvertes par un scénario standard, l’autorisation opérationnelle de l’AESA ne sera pas requise, mais une évaluation préalable des risques opérationnels doit être effectuée, en s’assurant de la compétence technique et professionnelle. Pour cette évaluation du risque opérationnel, les normes techniques (AMC) publiées par l’EASA, l’AESA et la méthodologie SORA seront valables.

Formation

Le type de formation et les entités sont divisés en fonction du scénario et du type d’activité à réaliser.

1. Formation et évaluation des Compétences dans la Catégorie Ouverte :

La formation dans la catégorie ouverte n’a pas été modifiée par l’entrée en vigueur de Décret Royal sur les UAS Cependant, nous passons en revue les principaux points:


      • Sous-catégorie A1 avec des drones pesant moins de 250 grammes :
        • Familiarisation avec le manuel d’utilisation fourni par le fabricant de l’UAS.

      • Sous-catégorie A1 avec des drones marqués comme C1 :
        • Familiarisation avec le manuel d’utilisation fourni par le fabricant de l’UAS.
        • Réussir le test en ligne A1/A3 fourni par AESA.
      • Sous-catégorie A2:
        • Familiarisation avec le manuel d’utilisation fourni par le fabricant de l’UAS.
        • Passer le test en ligne A1/A3 fourni par AESA.
        • Déclaration de formation pratique personnelle.
        • Réussir le test A2 en ligne.
      • Sous-catégorie A3:
        • Familiarisation avec le manuel d’utilisation fourni par le fabricant de l’UAS .
        • Passez le test en ligne A1/A3 fourni par l’AESA.



2. Formation et évaluation des compétences dans la Catégorie Spécifique:

Dans le cas d’une formation dans la catégorie spécifique, le type d’opération doit être pris en compte :

a. Opérations dans les scénarios standard européens (STS):

Ce scénario est régi par le règlement d’application, c’est-à-dire que la publication du nouveau décret royal n’a pas entraîné de changements. Pour passer en revue les principaux aspects, une formation théorique et pratique est nécessaire pour le scénario standard dans lequel l’opération doit être menée.

      • La formation théorique peut être dispensée par un organisme de formation, un opérateur UAS ou indépendamment, en suivant le programme fourni par l’Autorité, mais l’AESA est responsable de la conduite de l’examen des connaissances théoriques.
      • La formation pratique sera dispensée par des entités reconnues ou des exploitants d’UAS déclarés à l’AESA à des fins de formation.



b. Opérations dans des scénarios standard nationaux menées dans le cadre d’activités ou de services ne relevant pas de l’AESA (STS-ES):

N’oubliez pas que des scénarios standard nationaux seront définis pour les activités ou les services ne relevant pas de l’EASA ; Dans ce cas, la formation suivante est requise:

      • Un certificat de connaissances théoriques délivré par l’AESA.
      • Formation pratique au scénario standard correspondant, délivrée par une Entité Autorisée.


Les entités habilitées doivent satisfaire aux mêmes exigences que les entités reconnues et les exploitants d’UAS menant des activités de formation et d’évaluation des compétences pratiques.



c. Opérations Sous Régime d’Autorisation

La formation pour la catégorie relevant du régime d’autorisation opérationnelle doit être dispensée par une Entité Désignée. Ces entités doivent avoir soumis une déclaration à l’AESA, qui doit inclure, entre autres, les éléments suivants :

      • Nom de l’entreprise et coordonnées principales
      • Identité du responsable de la formation
      • Identité du responsable de la sécurité chargé de l’élaboration et de la mise à jour de la politique de sécurité ;
      • Identification des instructeurs, examinateurs et évaluateurs
      • Responsabilités en matière de système de gestion
      • Les opérations de l’UAS pour lesquelles la formation sera dispensée

The Royal Decree establishes the requirements that these entities must meet for the development of their activities, which may include:

      • La nécessité de mettre en œuvre un système de gestion comprenant une politique de sécurité, l’identification des dangers, l’efficacité des mesures d’atténuation, entre autres, et un système de gestion de la qualité.
      • La documentation nécessaire
      • Le système de notification des incidents
      • Désignation et conditions d’emploi du personnel. Dans le cas des instructeurs, des examinateurs et des évaluateurs, des qualifications et une formation minimales doivent être satisfaites, comme les certificats d’instructeur, d’examinateur et d’évaluateur délivrés par l’AESA ;

Zonage des SAU

Cette section est l’une des plus importantes du nouvel Décret Royal. Les changements les plus notables concernent les zones géographiques de sécurité autour des aérodromes ou héliports civils ou militaires, l’espace aérien contrôlé et les zones d’information de vol (FIZ).

1. Zones géographiques UAS autour des aérodromes ou des héliports:


Jusqu’à présent, il était nécessaire d’établir une coordination lorsque l’opération se déroulait à moins de 8 km des aérodromes ou héliports concernés. Avec la nouvelle réglementation, ces zones ont été redéfinies et des distances de sécurité ont été fixées en fonction du type d’aérodrome et d’héliport. Pour établir une telle coordination, l’acceptation explicite des gestionnaires d’infrastructure est nécessaire:


    • Aérodromes civils à usage public et aérodromes militaires : jusqu’à 45 m de hauteur, une zone de 6 km s’étendant à partir des extrémités de la piste et de 5 km mesurée à partir des côtés de la piste est définie.

D’une hauteur supérieure à 45 m, il s’étend sur 10 km à partir des extrémités de la piste et sur 7,5 km, mesurés horizontalement :

    • Héliports civils à usage public et héliports militaires : jusqu’à 90 m de hauteur, la distance s’étend dans le sens de la piste et horizontalement jusqu’à 2,5 km, et au-delà de 90 m de hauteur, elle s’étend jusqu’à 3,3 km.
    • Aérodromes civils à usage restreint : jusqu’à 45 m de hauteur, la distance s’étend dans le sens de la piste et horizontalement jusqu’à 3 km.

      D’une hauteur supérieure à 45 m, il s’étend sur 5 km à partir des extrémités de la piste et sur 4,5 km, mesurés horizontalement :

    • Héliports civils à usage restreint : jusqu’à 90 m de hauteur, une zone circulaire de 2,5 km est définie, et au-delà de 90 m de hauteur, elle s’étend à 3,3 km.

2. Zones géographiques UAS dans l’espace aérien contrôlé et zones FIZ

S’ils opèrent à une hauteur inférieure à 60 mètres et en dehors des distances de sécurité des aérodromes (définies au point précédent, dans la section des aérodromes civils à usage public), en mode VLOS, les opérateurs d’UAS sont dispensés d’établir une coordination avec les fournisseurs ATS (principalement Enaire, SKYWAY et SAERCO). Cela signifie qu’il ne sera pas nécessaire:

      • Coordonner avec les fournisseurs ATS
      • Soumettre le plan de vol (FPL)
      • Avoir une qualification d’opérateur radio ou avoir coordonné l’EARO.

Dans le cas d’une exploitation à plus de 60 m ou dans les distances de sécurité de l’aérodrome, il sera nécessaire de disposer de tous les points mentionnés ci-dessus.


Tous les autres types de zones géographiques déjà envisagés restent en place, comme, les Zones Réglementées pour les Vols Photographiques (ZRVF), les zones dangereuses, les zones restreintes ou interdites, les zones réglementées pour la protection de l’environnement, entre autres.



Des zones de protection des infrastructures critiques sont également définies, telles que les centrales énergétiques, les infrastructures portuaires et ferroviaires, les routes et les infrastructures de transport, etc. Dans tous les cas, il sera nécessaire de maintenir la distance de sécurité, sauf autorisation de l’infrastructure.


Un autre point important est le zones géographiques UAS définies pour les environnements urbains.

a. Les environnements urbains sont définis comme suit:

      • Centres de population avec des zones consolidées par des bâtiments;
      • Les zones résidentielles, commerciales ou industrielles dont les terrains disposent, cumulativement, au moins d’un accès routier, de voies publiques pavées pour l’accès des piétons, d’un système d’évacuation des eaux et d’un éclairage public ; et
      • Zones de loisirs, accessibles au public et dotées de constructions ou d’installations, permanentes ou temporaires, destinées aux loisirs, à la détente ou aux sports, y compris les plages qui répondent à ces deux exigences ainsi que les parcs ou jardins relevant de la compétence des autorités locales.

b. L’exigence de soumettre des communications au Ministère de l’Intérieur pour les opérations en milieu urbain demeure, mais la période de soumission a été réduite à 5 jours calendaires avant le vol.

c. Dans le catégorie ouverte, le pilote doit s’assurer que la Les UAS ne survolent pas les bâtiments, qu’ils soient privés ou publics, sauf autorisation expresse du propriétaire ou de l’administrateur responsable de l’infrastructure et doivent respecter les distances de sécurité suivantes:

    • Dans la sous-catégorie A1 avec des aéronefs marqués C1, une distance horizontale de 5 m par rapport aux bâtiments doit être maintenue.
    • Dans la sous-catégorie A2 avec des aéronefs marqués C2, la distance sera de 30 m, qui peut être réduite à 5 m en utilisant le mode basse vitesse.

Enregistrements

Les opérateurs UAS, tels qu’établis dans le règlement d’application, doivent être enregistrés dans l’État membre où ils résident ou ont leur siège principal. Dans le cas de l’Espagne, l’enregistrement se fera auprès de l’AESA. Avec la publication du nouvel arrêté royal, les opérateurs exerçant des activités ou des services non liés à l’EASA sont également tenus de s’enregistrer (à l’exception des forces de sécurité, du CNI, de la Direction de la surveillance douanière ou de la DGT) ;


En outre, un nouveau registre des aéronefs sans pilote a été créé par le ministère de l’Intérieur. Ce registre a été créé pour prévenir, enquêter ou détecter la commission d’infractions pénales et administratives, y compris la protection et la prévention contre les menaces à la sécurité publique. Les aéronefs suivants doivent être immatriculés:

  • Avec une MTOM égale ou supérieure à 250 grammes
  • Aéronef équipé d’un capteur capable de capturer des données personnelles, quel que soit le poids de l’UAS
  • Lorsqu’ils ne sont pas classés comme des jouets.


Il sera obligatoire de signaler le transfert d’aéronefs sans pilote, leur perte et l’impossibilité de les utiliser.

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